Essai Mercedes Classe E : Présentation
Chez Mercedes les nouveautés s’enchaînent, après la refonte de sa gamme de SUV, le constructeur à l’étoile commercialise sa nouvelle berline routière, la Classe E, un modèle particulièrement important, qui fait partie d’une bonne partie de l’histoire de la marque. Lancée en 1947, cette grande berline s’est vendue à plus de 11 million d’exemplaires dans le monde. Cette année, la 10ème génération voit le jour, mettant en avant sa technologie embarquée de dernier ordre, mais est-ce que les fondamentaux ont été préservés ? Vérifions cela. Mais avant de se lancer dans une découverte approfondie, faisons le tour du propriétaire. Longue de 4,92 mètres soit 4 cm de plus que le précédent modèle, la Classe E repose sur la plateforme de la Classe C. Une structure qui, selon les versions, permet un gain de poids d’environ 70 kg. Esthétiquement, cette nouvelle génération apparaît moins massive, avec des lignes plus en rondeur. Elle se rapproche surtout de ses sœurs, la C et la S que ce soit vu de face ou de derrière. Comme par habitude, la calandre et le bouclier avant sont spécifiques selon le niveau de finition choisi. De base, la calandre est classique avec trois barres centrales et l’étoile officie sur le capot. Dès le second niveau Executive, l’emblème déménage et vient s’installer au centre de la calandre qui perd au passage une barrette. L’avant dernier niveau Sportline ajoute du dynamisme avec un bouclier plus musclé (pack AMG Line) et des jantes de 19 pouces. Notre modèle était doté de la finition haute Fascination qui offre en série de belles jantes alliage de 18 pouces et les feux à LED. Vous l’aurez remarqué, la peinture est mat, il s’agit de la teinte Gris sélénite magno designo (2.300€), une couleur qui s’associe parfaitement à cette berline en ajoutant un brin d’exclusivité.
Essai Mercedes Classe E : À bord
En montant à bord, nous avons d’emblée l’impression d’être surclassés (sans faire de jeu de mot) avec cette planche de bord tout droit inspirée de la Classe S. Nos yeux se portent tout de suite vers les deux grands écrans qui prennent une bonne partie de la superficie. La présentation est très réussie, les matériaux employés sont d’excellente qualité et ici, pas de reproche à faire concernant certains assemblages décevants de la Classe C (contre-portes, aérateurs…). La planche de bord est garnie de plastique moussé même en partie basse. Le bandeau la parcourant est personnalisable, en aluminium de base comme sur notre version il peut être en ronce de noyer ou en frêne par exemple. Seul regret, dommage que le revêtement en plastique noir laqué de la console centrale ne puisse se changer, car il est sensible aux traces de doigts et aux rayures. De nuit, un éclairage d’ambiance, dont vous pouvez choisir la couleur, parcourt tout l’habitacle. Revenons donc sur ces fameux écrans livrés de série sur notre finition ou proposés en option sur les version inférieures (4.400€). Constitués d’un seul bloc, ils mesurent tous les deux 12,3 pouces, celui de gauche remplace le tableau de bord traditionnel quant l’autre sert à afficher le système multimédia. A vrai dire avant de faire le tour des différentes fonctions nous avions peur de l’effet « usine à gaz » et du temps réclamé pour s’y habituer. Au final il ne nous a pas fallu plus de 10 minutes pour comprendre le fonctionnement et faire le tour des différentes fonctions. L’ergonomie est particulièrement bien pensée, il y a très peu de menu et tout se pilote depuis le volant via des minis pavés tactiles et des touches. Chaque côté commandant respectivement son propre écran. Il est aussi possible de passer par la molette et son pavé tactile situés entre les deux sièges, un élément que l’on retrouve dans beaucoup de modèles du constructeur. En choisissant une catégorie (navigation, téléphonie, audio, réglages…) un sous-menu apparaît à droite de l’écran affichant clairement les informations. Concernant le combiné d’instrumentation, plusieurs affichages sont proposés, classique avec compte-tours, carte de navigation, ou consommation. Sans trop s’attarder sur le sujet, nous avons apprécié la simplicité générale. Et cerise sur le gâteau ? Aucune trace de doigt sur les écrans vient gâcher l’ambiance luxueuse de la Classe E. Le reste des équipements est bien sûr complet, sièges et accoudoir chauffants, système Hifi Burmester 13HP 590 W, chargeur à induction, affichage tête haute… et beaucoup d’aides à la conduite, nous y reviendrons plus loin. Mais un équipement a attiré notre attention, il s’agit des sièges avant dynamiques multicontours. Facturés 2.400€, ils apportent un gain de confort grâce à deux réglages supplémentaires, la largeur des renforts latéraux est paramétrable selon votre morphologie tout comme la partie lombaire à l’aide d’un schéma précis. Plusieurs modes de massages sont proposés, chauffants ou non, avec une multitude de zone comme les fessiers par exemple.
Question habitabilité, cette grande berline qui voit son empattement gagner 6,5 cm, offre un peu plus d’espace pour les passagers arrière. Cependant le manque de maintien latéral et la place du milieu toujours aussi étroite sont décevants. En option sont proposés une climatisation tri-zones (1.100€) et le chauffage des sièges (450€). Le coffre, lui, perd 10 litres de chargement basculant de 540 à 530 litres, un volume assez généreux pour y caler des valises. Les sièges peuvent dorénavant se rabattre individuellement à l’aide de poignées afin d’obtenir un plancher plat. Le reste des objets peuvent prendre place dans différents rangements, sous l’accoudoir, au dos des sièges, dans les bacs de porte…
Essai Mercedes Classe E : Au volant
Pour l’instant, la Classe E est disponible avec trois motorisations. Un bloc quatre cylindres essence de 184 ch (200) et deux Diesel, un quatre cylindres de 194 ch (220 d) et un V6 de 285 ch (350 d). Notre choix s’est porté sur le premier Diesel, un nouveau moteur qui devrait représenter une bonne partie des ventes. Ce bloc 2,0l, qui remplace l’ancien 2,2l de 170 ch, développe 194 ch à 3800 tr/mn et un couple de 400 nm à 1.600 tr/mn. Premier constat cette nouvelle mécanique se montre bien plus silencieuse et moins vibrante à bas régime, c’est bien plus agréable. Le couple généreux offre des performances honorables, avec des accélérations volontaires et de bonnes reprises. Rien de bien impressionnant non plus, les personnes souhaitant plus de sensations devront se tourner vers le V6. La boîte automatique à 9 rapports est très douce, elle participe grandement au bon agrément général. Son rôle est aussi d’optimiser au maximum la consommation, annoncée à 3,9 l/100 km en cycle mixte, notre E 220 d s’est contentée d’environ 6 l/100 km sur route dans la pratique, ce qui reste raisonnable pour ce type de véhicule. L’autonomie peut donc être importante avec une contenance de réservoir de 75 litres. Côté châssis, même si elle n’est pas la plus dynamique du marché, elle peut enrouler les virages rapidement en toute sécurité avec une direction qui permet de placer le train avant très précisément. Mais le maître mot de cette berline reste le confort. Dotée de la suspension pilotée Air Body Control (2.300€) combinée au sélecteur de conduite (Eco, Normal, Sport, Sport+, Individuel), la voiture règle la hauteur de caisse en permanence garantissant une bonne stabilité à toute épreuve. En mode sport la garde au sol est abaissée de 15 mm et les mouvements de caisse sont alors bien maîtrisés. Il est aussi possible de l’augmenter de 25 mm via une touche pour un passage compliqué. Pour en revenir aux sièges multicontours, sachez qu’à chaque virage le conducteur comme le passager sont particulièrement bien maintenus grâce aux renforts latéraux qui se rétractent, formant une pression opposée à la direction.
Nous vous parlions plus haut d’aides à la conduite. En effet il est possible de profiter d’une conduite semi-autonome grâce au régulateur de vitesse adaptatif (1.800€). Encore une fois son utilisation est très simple, il s’enclenche en basculant vers vous un commodo, puis il suffit seulement de choisir la distance de sécurité et la vitesse, ou de laisser le système lui-même s’ajuster en fonction de la signalisation et sa position GPS. La voiture reste également dans sa file grâce à deux caméras d’une portée de 500 mètres. Dans certains pays ou la réglementation l’autorise (pas en France), la voiture change de voie automatiquement par simple pression du clignotant. Par mesure de précaution, un rappel vous indique de tenir le volant sauf dans les embouteillages en dessous de 30 km/h, où aucun message ne vous le réclame. Si malgré tout vous ne le faites pas, la voiture ralentira et s’immobilisera sur la voie de droite. Dans la pratique nous avons surtout apprécié la conduite autonome en embouteillage ou lorsque la circulation n’était pas fluide, gage de relaxation. Sur autoroute, un peu moins, car pour être francs nous sommes avant tout des conducteurs, et surtout le système montre quelques failles, la voiture ne suit pas les courbes et ralentit parfois sans qu’il n’y ait d’obstacle. Malgré tout, le système de reconnaissance de la vitesse nous a semblé mieux ficelé que dans l’Audi A4, seules quelques portions en agglomération limitées à 70 km/h se traduisait par un 50 au régulateur.
Nous avons eu aussi l’occasion de voir en fonctionnement le système qui détecte les piétons puisque la voiture n’a pas hésité à donner un coup de frein et les ceintures se sont tendues automatiquement, voyant au loin (très loin !) un piéton traverser. Enfin pour le stationnement, saluons toujours l’excellente qualité d’affichage de la vision à 360° et ses différents angles. Le park assist à lui évolué dans le bon sens, les manœuvres de sortie et d’entrée s’effectuent dorénavant en toute autonomie sans avoir besoin de gérer l’accélérateur et le freinage ainsi que le passage de rapport, un bon point. Une application pour smartphone permet même de laisser la voiture se garer tout seule dans votre garage, nous vous l’avons dit, cette Classe E est technophile !
Essai Mercedes Classe E : Budget
Tout ceci à bien sûr un coût ! La berline de Stuttgart est vendue à partir de 47.350€ avec le moteur essence, comptez 49.200€ pour la 220 d. La facture est un peu plus salée que la concurrence du segment et la note grimpe vite en ajoutant des équipements. Ces tarifs seraient plus acceptables si on ne devait pas sélectionner des options pour des équipements banals, par exemple, l’accès et le démarrage sans clef est facturé 1.500€, ou encore la trappe à ski 300€ et la prise 230V à l’arrière 150€… Avec des rejets de 112 g/km de CO², aucun malus n’est réclamé à l’achat pour le 220 d.