Quand un modèle est réputé être un best-seller, il est parfois difficile de le renouveler. La nouveau Qashqai en est-il capable ?
Sept ans se sont écoulés depuis la sortie du premier Nissan Qashqai, qui, rappelons-le, est le précurseur du marché des crossovers. Le bilan est positif pour le constructeur avec deux millions d’unités écoulés dans le monde dont 165 000 en France. Mais depuis tout ce temps les autres marques ont eux aussi suivi cette idée et il existe une quinzaine de modèles concurrents. Il était donc temps de renouveler ce best-seller, mais avec prudence ! C’est ce que l’on constate tout de suite lorsque l’on regarde les lignes de ce nouveau Qashqai. En effet, les designer n’ont pas changé radicalement le style, certainement pour ne pas trop perturber la clientèle, on reconnait ainsi ce modèle comme un Qashqai. Mais son air plus viril le rend beaucoup plus dynamique que son prédécesseur ! Il conserve le double bosselage sur le capot avant et adopte une calandre en forme de V que l’on retrouvera sur les futures créations de la marque. Les feux disposent d’une signature lumineuse avec des LED en forme de boomerang. Le profil est marqué par une ceinture de caisse plus haute et la partie arrière est un peu plus consensuelle. Ce Qashqai repose sur la nouvelle plateforme modulaire du groupe Renault-Nissan et voit ses dimensions évoluer. Plus large de 3 cm et plus long de 5 cm, il perd 2 cm en hauteur et obtient un gain de poids d’environ 40 kg.
A bord, c’est une montée en gamme radicale ! La qualité des matériaux et des assemblages n’ont rien à voir avec l’ancien Qashqai. La planche de bord est intégralement recouverte de plastique moussé, le levier de vitesse et les grilles d’aération sont entourés d’un cerclage chromé et des décors en noir brillant ornent la planche de bord. Cet intérieur présente donc bien et fait très sérieux. Pour l’ergonomie, les commandes sont bien situées et leur utilisation est simple. Entre les compteurs, un écran en couleur affiche les informations de l’ordinateur de bord, il se montre très lisible. Enfin, un écran de 7 pouces regroupe les informations multimédia, les services connectés (offerts pendant deux ans) et la navigation avec une carte toujours aussi plaisante.
Mais là où le nouveau Qashqai fait également un bond, c’est avec la technologie embarquée. Un pack nommé Nisan Safety Shiel regroupe plusieurs systèmes de sécurité. De série dès le troisième niveau de finition ou en option à 600€, il offre les équipements suivants : feux de route automatiques, reconnaissance des panneaux de signalisation, alerte de franchissement de ligne, freinage d’urgence autonome. La version haute Tekna ajoute la détection des objets en mouvements, la surveillance des angles morts et la détection de la baisse de vigilance du conducteur. Celui qui a le plus retenu notre attention est la lecture des panneaux, qui permet en un clin d’œil de voir la limitation de vitesse. L’alerte de franchissement de ligne peut devenir agaçant mais heureusement il est déconnectable. Et pour les manœuvres Nissan a également pensé à tout, en proposant en plus de la caméra de recul, un système de vision à 360° et une aide au stationnement qui gare la voiture en créneau ou en bataille. Dommage que ce ne soit réservé qu’à la plus haute finition.
Une fois installé à bord on trouve facilement sa position de conduite idéale grâce au différents réglages du volant et du siège. Ce dernier se montre extrêmement confortable comme pour le passager. Inspirés des technologies de la NASA, ils ont la particularité d’améliorer la pression artérielle et la circulation sanguine pour lutter contre la fatigue. L’habitabilité arrière est en léger progrès par rapport à la version précédente, environ 15 mm de plus au niveau des jambes et 10 cm de plus de garde au toit, mais les Peugeot 3008 et Volkswagen Tiguan sont plus accueillants. Nissan ne reconduira pas la version +2 qui offrait deux places supplémentaires, c’est le futur X-Trail qui s’en chargera. Le volume du coffre gagne 20 litres de chargement soit 430 litres, c’est aussi inférieur que le français ou l’allemand, cependant il se rattrape avec un système de double plancher qui permet de compartimenter l’espace et un logement situé juste derrière le seuil pour ranger intégralement le cache-bagage, astuce qui se révèle très pratique.
Nous avons pris le volant de la version 1.5 dCi 110 en deux roues motrices, autrement dit le cœur de gamme. La version 4×4, qui ne représentera que 20% des ventes, n’est disponible qu’avec le dCi 130. Avec un couple supérieur de 20 Nm (260 Nm) par rapport à la précédente génération, ce moteur, toujours d’origine Renault, convient parfaitement au Qashqai et se montre relativement sobre. Nous avons établi des consommations moyennes en dessous des 6 l/100 km ce qui est plus que raisonnable. Il ne rejette que 99 g de Co²/km, une aubaine pour les entreprises ! Autre point fort, l’insonorisation, qui a été nettement améliorée. Si vous empruntez régulièrement les routes en famille ou chargé, privilégiez plutôt le 1.6 dCi 130 qui offre de meilleures reprises. La boîte vitesse manuelle à six rapports ne souffre d’aucune critique. La direction dispose de deux modes, confort et sport où notre préférence va au dernier avec plus de fermeté, seul bémol pour passer d’un mode à l’autre il faut rentrer dans plusieurs sous menu à partir de l’ordinateur de bord. Le comportement routier est clairement meilleur, avec l’absence de prise de roulis en virage sans pour autant perdre en confort à conditions de ne pas avoir la monte 19 pouces, de série sur la finition haute Tekna.
Le Nissan Qashqai 2 est plus chère, d’environ 900 à 2 000€ de plus selon les versions, mais reste tout de même compétitif, bien doté en équipement et mieux fini.
Conclusion
Le nouveau Nissan Qashqai remplace avec brio l’ancien modèle en y apportant de la modernité et de la technologie. Les améliorations sont considérables tant pour la qualité de fabrication que pour le plaisir de conduite.