La Volvo S80 tente de rivaliser face aux berlines allemandes, mais avec discrétion. Proposée avec une palette de motorisations large, nous nous sommes intéressés au 5 cylindres D3 de 163 ch.
Haut de gamme du constructeur Suédois, la S80 est commercialisée depuis 2006. Restylée en 2009, elle s’est affinée mais reste encore en retrait par rapport au style des derniers modèles. Conçue à partir de la plateforme du Ford Galaxy, la S80 aux dimensions généreuses se pare de lignes sobres. Le capot et les épaules sont musclés mais la calandre reste moins imposante que les dernières créations de la marque. Des inserts chromés sont présents sur les bas de caisse et autour des antibrouillards. Notre modèle d’essai est équipé de jantes alliage 17″. Des jantes 18″ peuvent être choisies en option. Globalement la ligne de la S80 est fluide et élégante. Mais elle ne possède pas le dynamisme du nouveau style Volvo, comme c’est le cas avec la S60.
Fidèle à sa réputation, l’intérieur de la S80 respire la qualité. Epuré et moderne l’habitacle est très sérieux et arbore de nobles matériaux. La planche de bord est très bien finie. Sur notre modèle d’essai elle était noire, associée avec des inserts aluminium. La console « flottante » comme sur le reste de la gamme, dispose d’un espace de rangement derrière elle et intègre l’ensemble des commandes sauf pour le GPS qui se pilote avec une télécommande, ou depuis une molette sous le volant. Ce dernier présente une cartographie claire et indique même la réglementation de vitesse sur l’axe emprunté. Cependant, l’utilisation du système de navigation manque de simplicité et oblige à quitter la route des yeux trop souvent. Pour le reste l’ergonomie est bien pensée. Les compteurs offrent une excellente lisibilité et deux odomètres digitaux affichent les informations de kilométrage et de consommation, en blanc sur fond noir. Les sièges sont moelleux, et les réglages électriques sont précis. Comme d’habitude chez Volvo la qualité du cuir est excellente. La position de conduite ne souffre d’aucun reproche, on est bien à bord d’une routière. Le volant multifonction à quatre branches rappelle fortement celui du XC60. La jante est suffisamment large, et la douceur du cuir utilisé rend son contact très agréable. A l’arrière l’habitabilité est très appréciable. La banquette est confortable, avec une assise moelleuse et qui évite d’être trop inclinée vers l’arrière.Le volume du coffre est très correct avec 480 litres et permet de superposer en hauteur deux valises de taille standard. L’ouverture n’est pas très grande, car le coffre de malle est de taille relativement réduite, en raison d’une lunette arrière très inclinée façon coupé. La banquette arrière est rabattable 2/3-1/3 et la trappe à skis est également au rendez-vous.
La S80 est proposée avec un large choix de moteurs. Côté Diesel, l’offre débute avec un 1,6 l de 115 ch, puis le D3 dont équipe notre modèle. D’une cylindrée de 1984 cm3, ce bloc délivre une puissance de 163 Ch DIN à 3 500 (tr/min) et un couple maximum de 400 nm de 1 400 à 2 750 (tr/min). Ce moteur fait appel à une injection directe diesel à rampe commune gérée par microprocesseur auto-adaptatif. Fort en couple avec 400 Nm, le moteur n’a rien de sportif préférant la souplesse d’utilisation aux sensations pures. Même si la plage d’utilisation de ce bloc s’avère restreinte, la transmission automatique « Geartronic» à six rapports contribue efficacement à améliorer l’agrément moteur. Les performances qui en découlent sont tout à fait honorables. Le constructeur annonce une vitesse de pointe de 210 km/h. Tandis que le 0 à 100 km/h est réalisé en 9,7 secondes. En l’état ce moteur D3 s’avère très agréable au quotidien d’utilisation quel que soit le type de parcours. Il se révèle très doux, énergique à mi-régime et s’affranchit bien des presque 1,7 tonne de la S80. L’insonorisation a été bien réalisée, et le D3 ne se fait pas trop entendre. Lors de notre essai, nous avons réalisé sur un parcours extra urbain une moyenne de 7,1 L/100 km et 8,2 L/100 km sur un parcours urbain, soient des moyennes tout à fait correctes. La direction est précise et le freinage incisif. Le comportement routier de la S80 est dynamique même si elle se situera en dessous des propulsions germaniques plus affûtées. On retient un bon compromis entre le confort et la tenue de route. Enfin, Volvo met comme d’habitude la sécurité en avant avec un pack d’aide à la conduite facturé 1 990€ en option. Il comprend un régulateur de vitesse adaptatif, le détecteur d’angle mort BLIS, un système anti-collision, et l’alerte vigilance du conducteur couplé au détecteur de franchissement de ligne.
A 42 550€, notre version Summum dispose de nombreux équipements, phares double xénon directionnels actifs, radar de stationnement avant / arrière, jantes alliage 17″, rétroviseurs et appuie-tête arrière rabattables électriquement, connexion bluetooth, système audio 8HP avec prise USB, système de navigation…même la peinture métallisée est de série. La finition Summum est donc suffisamment luxueuse, même si de nombreuses options sont encore à cocher pour la personnaliser. Il est dommage que le pack Aide à la conduite ne soit pas de série. Avec 158 g de rejet de Co², le moteur D3 associé à la boîte Geartronic entraîne un malus de 750€, à 3 grammes près le pallier des 200€ serait atteint. En boîte manuelle vous échappez au malus et vous gagnez 2 000€ de moins sur la facture.
Conclusion
Le succès du XC60 et la sortie récente de la nouvelle S60 ne viennent pas en aide à la S80, bien au contraire.
Même si son style manque d’originalité, le vaisseau amiral suédois est quand même bien équipé, confortable, avec un niveau de sécurité au top. Idéal pour les longs trajets !