Essai Renault Megane 4 RS : Présentation
Très attendue, la version sportive de la compacte au losange est enfin disponible sur le marché. Quelles sont les évolutions et les points marquants de cette nouvelle génération ? La réponse dans notre essai.
Il aura fallu patienter deux ans pour pouvoir prendre le volant de la célèbre déclinaison RS de la Renault Megane 4. Les ingénieurs ont eu carte blanche pour concevoir un produit innovant en repartant de zéro avec au programme un nouveau moteur, une nouvelle transmission et un panel d’éléments mécaniques et technologiques inédits. Exclusivement proposée en version cinq portes, la compacte française affiche un look loin d’être déplaisant. Si d’emblée les teintes de carrosserie Jaune Sirius et Orange Tonic (notre modèle) annoncent tout de suite la couleur, elle sait aussi se faire remarquer avec une robe plus classique (blanc, gris, noir…). Avec ses voies élargies et ses jantes de 19 pouces foncées (en option) qui laissent apercevoir des étriers de freins Brembo, n’importe quel passionné reconnaîtra cette version et si certains s’interrogent toujours, les badge R.S. enlèveront le doute. Dans le détail la face avant se dote d’un bouclier spécifique intégrant une lame F1 et des feux en forme de damier. Des extracteurs d’air sont présents sur les flancs et sur le bouclier arrière, qui lui, reçoit une double sortie d’échappement centrale. Au final, esthétiquement cette nouvelle Megane RS est un bon compromis entre le manque d’audace d’une Peugeot 308 GTi et le look ostentatoire d’une Honda Civic Type R.
Essai Renault Megane 4 RS : À bord
Plus sobre, l’habitacle ne diffère pas d’une Megane plus traditionnelle à l’exception de quelques éléments. Le premier qui saute aux yeux c’est le volant doté d’un marquage rouge en son point milieu et de grandes palettes de changement de rapport (boîte EDC). Il est garni d’Alcantara, matière que l’on retrouve également sur les magnifiques sièges baquets (les mêmes que la version GT) si on coche l’option à 1.500€. Des surpiqûres rouge sont mises à l’honneur sur le volant, le levier de vitesse et la sellerie, le pédalier est en aluminium et des inserts façon carbone ornent les poignées de porte. Les sigles RS et Renault Sport sont dispersés un peu partout et comme sur les autres versions un éclairage d’ambiance personnalisable est de la partie. La qualité de la présentation est dans l’ensemble bonne et en amélioration. Cette version sportive reprend bien évidemment les mêmes équipements que la berline, avec l’affichage tête haute, les sièges chauffants, la caméra de recul, le régulateur de vitesse adaptatif, le système Hifi Bose ou encore le système multimédia R Link 2. Ce dernier, associé à une tablette tactile de 8,7 pouces, est assez intuitif avec des grandes touches et sa page d’accueil est personnalisable. Par exemple les utilisateurs de Coyote peuvent diviser l’écran avec la navigation. Autre détail pratique, contrairement à d’autres concurrents qui exploitent aussi des tablettes, les commandes de climatisation restent accessibles en dehors. Notre seul reproche concernera les modes de conduite, si une touche physique sur la console centrale permet d’ouvrir le menu dédié pour sélectionner rapidement son mode, celui-ci restera affiché en permanence ce qui nécessite de le fermer manuellement. Dernière spécificité sur notre version RS, une application RS Monitor permet de consulter en direct les différentes jauges de température, le degré d’inclinaison des roues et divers informations (voir photos). Le tableau de bord dispose également de différentes présentations en fonction du mode de conduite.
Au quotidien, la Megane 4 RS reste une Megane avec ses cinq portes, offrant une habitabilité arrière correcte et un coffre de 434 litres. Si certains regretterons la forme coupé de la précédente génération, d’autres apprécieront le confort supplémentaire des portes arrière. La position de conduite est bonne, seul l’accoudoir fixe aurait mérité plus d’attention en raison de son éloignement. Côté connectique, deux ports USB et une prise 12 Volts sont accessibles depuis la console centrale.
Essai Renault Megane 4 RS : Au volant
Chez Renault Sport on a tout simplement mis au placard l’ancien 2,0l turbo pour se concentrer sur un nouveau bloc plus petit et plus performant. Ainsi la Megane 4 RS est animée par un 1,8l turbo développant 280 ch à 6.000 tr/mn et un couple de 390 Nm de 2.400 tr/mn à 4.800 tr/mn. Ces valeurs permettent à la compacte, qui affiche tout de même 1,505 kg sur la balance, de réaliser le 0 à 100 km/h en 5,8 secondes et d’atteindre la vitesse maximale de 250 km/h. Si la course à la puissance ne semble pas être une priorité pour le constructeur français (+5 ch par rapport à l’ancienne version), beaucoup d’efforts ont été réalisés sur le plan technique. Ainsi, deux transmissions sont disponibles, une boîte mécanique ou une à double embrayage, toutes deux à six rapports. Deux nouveautés majeures implantés dans cette nouvelle génération sont aussi à souligner. Premièrement l’arrivée des quatre roues directrices (4Control), déjà présent sur d’autres modèles au losange, ce système a été ici retravaillé. Jusqu’à 60 km/h (100 km/h en mode Race), les roues arrière braquent dans le sens contraire et inversement au delà, assurant à la fois une meilleure maniabilité et une stabilité renforcée. Deuxième point, la Megane RS reçoit, en plus de son traditionnel train avant à pivot indépendant (TAPI), des amortisseurs à butés hydrauliques qui permettent un gain de confort et de sécurité. Enfin, il est possible d’opter pour le châssis Cup qui dispose d’un différentiel autobloquant mécanique et d’un raffermissement de 10% des suspensions. Cette version, qui fera l’objet d’un prochain essai, est pour l’instant disponible en boîte mécanique contre 1.500€.
Dans la pratique ce bloc gorgée de couple convient à tous les types de terrain, notamment en agglomération. En conduite normale on apprécie la douceur des passages de rapport et la discrétion du moteur. Le confort, ferme, est plutôt bon pour un usage au quotidien. Mode sport enclenché, l’accélérateur est plus vif, le régime moteur monte plus haut et les enchaînements de rapport sont plus francs. Les décibels sont lâchés avec une belle sonorité matérialisée par des bruits de soufflerie et de clapet. Certes ces effets sont loin d’être naturels, une partie provenant des haut-parleurs… mais restent cependant plaisants. Les accélérations sont franches mais on dénote une plage d’utilisation un peu restreinte, il ne se passe rien passés les 5.500 tr/mn. Il ne faut donc pas hésiter à jouer sur le couple en optant pour le mode manuel de la boîte EDC et ses palettes qui auraient par ailleurs mérité d’être positionnées un peu plus bas, d’autant qu’il est impossible d’utiliser le levier… Les premières courbes s’enchaînent et on est vite surpris par la précision de la direction associée au système 4Control. Une facilité concertante qui permet d’enchaîner les virages serrés en tout quiétude, le train avant ne s’écrase pas et le châssis est constamment rivé au sol, comme sur des rails. Il n’y a que la pédale de frein qui peut surprendre au début par son manque de consistance mais qui au final, une fois maîtrisée, permet d’obtenir un freinage progressif. Redoutable d’efficacité, cette Megane 4 RS peut aussi s’autoriser quelques dérives si l’on hausse le rythme où si l’on active le mode Race qui désactive les aides à la conduite. Plus polyvalente qu’autrefois, elle devrait séduire plus d’acheteurs potentiels, les puristes, eux, devront se tourner vers le châssis Cup ou patienter encore quelques mois pour une future version Trophy.
Essai Renault Megane 4 RS : Budget
Question budget, la Renault Megane 4 RS débute ses tarifs à partir de 37.600€ en boîte mécanique et 39.400€ avec la boîte EDC. Malheureusement il faudra obligatoirement augmenter la note pour ne pas se retrouver avec une version dépouillée, les jantes de 19 pouces-1.000€ (18 pouces de série), le pack Alcantara-1.500€ ou encore l’écran multimédia R-Link 2-600€ sont un réel plus. Sans oublier le malus écologique de 3.660€ (4.673€ en boîte mécanique). Notre modèle d’essai dépasse ainsi les 45.000€ hors malus ! Côté consommation, le 1,8l turbo peut se montrer sobre si l’on a le pied léger avec une moyenne d’environ 7 l/100 km sur route. Autrement il faut tabler entre 10 et 15 l/100 km.