Essai Citroën E-Mehari : Présentation
Suite à la collaboration avec Bolloré, Citroën propose un véhicule inédit dans sa gamme basé sur le cabriolet électrique du groupe breton qui réinterprète le nom de la célèbre Méhari de 1968. L’objectif est sensiblement le même que dans le passé, proposer un cabriolet quatre places de loisir simple de conception. Si l’allure générale de la E-Mehari est proche de la BlueSummer, la version aux chevrons s’en distingue grandement. A l’avant, on retrouve la signature du constructeur avec ses optiques à double étage présents sur le C4 Picasso et le Cactus. Une bonne bouille qui semble avoir le sourire. Les élargisseurs d’ailes, les bas de caisse et les pare-chocs apportent un côté baroudeur à l’ensemble. Quatre teintes de carrosserie plutôt fun sont proposées, rouge, vert, jaune ou beige ainsi que deux couleurs de toit, noir ou rouge-orangé. Pendant une semaine, a chacun de nos déplacements, nous avons eu le droit aux interrogations et avis positifs de la part des passants, une chose est sûre, tous ont reconnu la « nouvelle Mehari « !
Essai Citroën E-Mehari : À bord
En s’installant à bord, on « claque » d’abord la portière qui de part son bruit nous plonge tout de suite dans un univers fort sympathique ! Oublions la technologie de nos voitures modernes, ici pas d’écran tactile ou autre équipements de confort, on revient aux sources et ce n’est pas déplaisant, bien au contraire ! Seule option au catalogue, une climatisation manuelle (1.450€). Le volant en alcantara type Momo fait son petit effet, en-dessous on retrouve des commodos qui semblent avoir été empruntés dans la banque d’organe de PSA, à l’instar de la commande d’essuie glace arrière ou du bouton Trip qui ne commande nullement un ordinateur de bord. Un écran affiche le niveau d’autonomie de la batterie, la vitesse et le kilométrage. Un équipement moderne vient compenser l’absence d’autoradio, il s’agit d’un kit mains libres Bluetooth Parrot qui en plus de sa fonction téléphonie, permet d’écouter de la musique, relié à votre téléphone via deux haut-parleurs. Si la planche de bord semble robuste, on s’interroge sur la durée de vie dans le temps des boutons et joints de fixation qui semblent fragiles. Précisons tout de même que des améliorations seront apportées au fur et à mesure de la commercialisation. La présentation intérieure nous rappelle peu celle de la Mehari de 1968, mais la possibilité de rouler à l’air libre respecte en revanche l’esprit initial. Ainsi, avec de l’huile de coude il est possible de déshabiller toute la partie supérieure qui est fixée à l’aide de boutons pression et de fermetures éclair. La première fois parait toujours compliquée mais une fois compris le principe, les fois suivantes se déroulent plus rapidement. Les éléments peuvent se ranger dans le coffre, seul les panneaux de portes encombrants devront rester à la maison. Vous l’aurez compris, il ne faut bien sûr pas laisser d’objet de valeur quand vous êtes stationnés, puisque la voiture reste en permanence ouverte, les portes ne se verrouillant pas. Toutefois, un petit espace situé sous le planche du coffre peut lui, être verrouillé, il a permit de ranger nos sacs à dos photos mais pas plus. Le coffre quant à lui offre 200 litres de chargement, un volume qui peut s’étendre à 800 litres en rabattant la banquette arrière. Autre clin d’œil au passé, si vous souhaitez laver l’habitacle, sortez le jet d’eau ! Les sièges imperméables et les évacuations au plancher le permette, nous l’avons testé, ça fonctionne !
Essai Citroën E-Mehari : Au volant
Techniquement, la E-Mehari reprend à l’identique le système de fonctionnement de la BlueSummer de Bolloré. C’est à dire un moteur électrique de 68 ch alimenté par une batterie Lithium Métal Polymère de 30 kWh qui lui permet de rouler environ 200 km en cycle urbain (100 km sur route). La recharge complète demande 8 heures sur une prise ou une borne 16A ou 13 heures sur une prise domestique 10A. Afin de mettre en route le moteur, il faut tout d’abord « badger » un porte-clef sur le pare-brise puis, plus classiquement, mettre le contact. On sélectionne la position Drive par le biais d’une touche et c’est parti ! Comme tout véhicule électrique, la E-Mehari se montre agréable à conduire avec des accélérations très volontaires et une simplicité de fonctionnement. Pour signaler sa présence auprès des piétons une simple pression sur le commodo de droite et le chant des cigales se met en route, parfait pour nous plonger dans l’ambiance estivale ! En agglomération il est très facile et amusant de conduire ce petit cabriolet, qui se montre assez confortable. Avec une vitesse maximale de 110 km/h, le réseaux secondaire est praticable sans problème, la puissance est amplement suffisante malgré les plus de 1,4 tonne sur la balance, tout de même ! Seul le son du moteur et les bruits aérodynamiques prennent le dessus. La E-Mehari, bien que 100% électrique est plus bruyante que la concurrence. Grace au centre de gravité assez bas, le comportement routier est globalement sain et les pneumatiques typés tout-terrain offrent une bonne motricité sur des terrains ensablés.
Mais ce système a un inconvénient de taille, il faut obligatoirement laisser branchée la voiture sur une prise au risque de voir sa batterie vidée au bout de 48h, voire pire, la panne. Le système de Bolloré impose ce fonctionnement car les batteries doivent rester en permanence à environ 70 degrés ce qui entraîne par ailleurs un léger sifflement continu, même sans le contact. Bien sûr si vous comptez ne pas vous servir de la E-Mehari pendant plusieurs semaines, une position « hivernage » permet de contrer ce désagrément, en échange, la mise en route réclamera quelques heures. Mais les aléas de la vie quotidienne, l’impossibilité de se brancher en dehors de la maison ou une coupure de courant qui intervient sans être sur place peuvent donc être néfastes. Si par malheur aucune charge en 72h n’est effectuée, il faudra remettre en service ou changer complètement la batterie accessoire pour réchauffer la batterie principale.
Essai Citroën E-Mehari : Budget
Pour les particuliers, la E-Mehari se positionne comme seconde voiture, utilisable par exemple en saison chaude. Affichée à 25.000€, il vous sera demandé 18.700€ en réalité grâce au bonus de 6.300€. A cela 79€ de location de batterie sont à régler tous les mois. Une offre LLD à 299€/mois tout compris est également proposée. Une somme conséquente pour un usage occasionnel.
Au final, cette voiture s’adresse surtout aux entreprises du secteur balnéaire, les loueurs ou les hôtels, vous ne la croiserez donc pratiquement pas, d’autant plus que sa production est limitée à 1.000 exemplaires par an…