Produite entre 2010 et 2020, la DS3 a été le premier véhicule badgé DS, tout d’abord sous la marque Citroën, puis en 2014 en tant que marque à part. Sa très longue carrière s’est traduite par de nombreuses séries spéciales (12), séries limitées (14), deux restylages mais également une déclinaison cabriolet et une version sportive (208 ch) ! Une excellente citadine qui ne vieillissait pas et dont le succès à été assuré avec plus de 500.000 exemplaires vendus. Nous en avions eu 4 entre les mains et toujours satisfaits par ses qualités :
DS 3 (2011) / DS 3 Cabrio (2014) / DS 3 (2015) / DS 3 Performance (2016)
Aujourd’hui, DS semble changer son fusil d’épaule, en positionnant sa remplaçante en SUV compact. Un choix compréhensible en raison de l’attrait des clients pour ces carrosseries, mais nous restons sur notre faim en l’absence de réelle citadine digne de l’ancienne génération. Est-ce une bonne stratégie ?
Essai DS 3 Crossback : Présentation
En faisant de DS une marque unique, vous le savez, le groupe PSA mise tout pour intégrer le segment premium, le SUV DS 7 Crossback et la récente DS 9 ont déjà franchis le cap. Le DS 3 Crossback part donc d’une feuille blanche mais reprend la plateforme CMP du groupe PSA présente sur les dernières 208 et Opel Corsa.
Long de 4,12 mètres, il est le plus compact de la catégorie. Sa garde au sol et ses passages de roue marqués renforcent son côté baroudeur. Son style général assez surprenant peut déboussoler, mais une fois le véhicule devant nous, on s’habitue rapidement. Par ailleurs, il apparait plus beau que sur les photos officielles.
La face avant intègre la même grille de calandre chromée « DS Wings » que sur le DS 7 Crossback, la signature lumineuse des feux de jour est également semblable. Juste au-dessus, les blocs optiques intègrent, selon les versions, des phares « DS Matrix Led Vision ». Grâce à l’assistance d’une caméra sur le pare-brise, ils sont composés de plusieurs segments qui permettent de rouler en plein phare sans jamais éblouir les autres usagers. Autre nouveauté inédite pour la catégorie, le 3 Crosssback reçoit des poignées de porte affleurantes, qui se déploient lorsqu’on s’approche du véhicule clef en poche.
Le profil s’agrémente d’arches de toit de couleur noire, mais surtout de la fameuse aile de requin, en hommage à la feu DS 3. Ce clin d’œil reste cependant un choix discutable, mais il est évident que ce DS 3 Crossback sera facilement identifiable avec cette caractéristique. La partie arrière, aux épaules musclées, est dotée de feux assez fin, à Led sur les finitions hautes. Selon la motorisation, une double canule d’échappement ou deux sorties symétriques ajoutent un brin de sportivité.
La personnalisation est au rendez-vous, dix teintes de carrosserie, jusqu’à trois couleurs de toit et une dizaine de jantes permettent de créer sa configuration idéale.
Globalement le DS 3 Crossback est assez réussi et il fait tourner les têtes, surtout avec notre finition haute Grand Chic et sa couleur inédite Bleu Millenium.
Essai DS 3 Crossback : À bord
En ouvrant la portière, nous sommes tout de suite impressionnés par les magnifiques sièges en forme de bracelet de montre. L’habitacle est très beau et les différents matériaux employés en mettent plein la vue.
Selon le niveau de finition, plusieurs associations sont disponibles en harmonie avec le revêtement en cuir de la planche de bord. Appelées « Inspiration », elles reprennent des noms de quartiers prestigieux de Paris : Montmartre, Rivoli, Bastille et Opéra, jouant sur la sellerie et les décors en tissu, alcantara ou cuir.
Notre modèle Opéra dispose d’un cuir noir teinté de touches de cuivre qui donnent un aspect vieillissant à l’ensemble.
On remarquera que le cuir n’est pas épais, il est souple et peut engendrer des pliures assez rapidement. C’est une volonté de la part des designers qui souhaitaient créer un côté vintage.
Hormis des plastiques durs en parties basses, globalement la qualité de fabrication se montre très sérieuse. Elle s’accompagne de belles finitions comme les deux rails de « Toggle Switches » de la console centrale repris du DS 7 Crossback ou encore le magnifique bouton d’allumage du moteur. Le triangle est une fois de plus mis à l’honneur dans cette DS au travers de nombreux éléments comme en témoignent les boutons tactiles sur la console centrale. Dommage que la moitié soit en noir laqué et les autres en gris, ce qui créé un manque d’homogénéité. Autre détail, les aérateurs latéraux sont déportés directement sur les portières, libérant ainsi de l’espace. Un grand écran tactile de 10 pouces (7 pouces sur les finitions basses) bien intégré apparait dans le champs de vision, quant au tableau de bord, il se présente sous la forme d’un écran numérique personnalisable. Les informations de conduite sont parfaitement claires et lisibles, relayées également auprès d’un affichage tête haute sur lame qui peut projeter, en plus de la vitesse, les panneaux de signalisation, les assistances de conduite et la navigation.
En dépit de son habitacle luxueux, le crossover français manque néanmoins de praticité en terme d’ergonomie. C’est le cas notamment avec les boutons triangulaire de la console centrale, un peu fouillis, qui permettent d’accéder aux menus du système multimédia, d’activer les sièges chauffants, ou encore de régler le volume. Cette dernière fonction est particulièrement énervante, car il est impossible de monter ou de baisser rapidement le son… Si l’on s’habitue rapidement aux commandes de lève-vitres situées entre les deux sièges, le sélecteur de modes de conduite logé en haut à droite est lui, un peu loin du conducteur. Enfin, dernier point négatif, le Stop&Start n’est pas désactivable directement depuis un bouton. L’ergonomie n’est pas le point fort de cette DS 3 Crossback qui privilégie le style de son habitacle.
La liste des équipements est assez complète, on retiendra par exemple le « Drive Assist », un système de conduite autonome, le « Dark Pilot », qui permet de se garer automatiquement sans même toucher le volant ou encore le « DS Smart Access » qui offre la possibilité d’ouvrir et de démarrer la voiture avec un téléphone. Sur le plan de la connectivité, le système multimédia est compatible Mirror Link, Android Auto et Apple CarPlay mais seules deux prises USB sont présentes à l’avant, aucune à l’arrière… Un chargeur sans fil pour smartphone est proposé en option, mais non déconnectable.
Confortable, le siège conducteur offre une excellente position de conduite, avec, sur notre version, des réglages électriques et une fonction massage. Dommage que le passager soit mis à l’écart en l’absence de ses deux fonctions. À l’arrière l’espace est correct avec une bonne garde au toit mais toutefois un sentiment d’être à l’étroit en raison des faibles surfaces vitrées, les ailerons accueillant les haut-parleurs gâchent en effet la vue. Le crossover français fait également l’impasse sur le toit panoramique en verre, un équipement pourtant très convoité.
Avec 350 litres de volume de chargement, le coffre est intéressant au vu du gabarit mais reste modeste pour un SUV urbain. La modularité est des plus basiques, pas de plancher plat, on regrette aussi l’absence de hayon électrique, la commande d’ouverture au niveau de la plaque d’immatriculation est bien trop basse ! De plus le capitonnage n’est pas de bonne qualité et s’abimera rapidement… Les espaces de rangement comprennent de petits bacs de porte, une grande boîte à gants, deux porte-gobelets, un espace sous l’accoudoir et des poches aumônières.
Essai DS 3 Crossback : Au volant
Sous son capot, le DS 3 Crossback peut accueillir cinq motorisations. En essence on retrouve que des 3 cylindres, le PureTech 100 ch en boîte manuelle et les Puretech 130 et 155 ch uniquement disponibles en boîte automatique. Côté Diesel, ont été sélectionnés les quatre cylindres BlueHDi 110 ch en boîte manuel et le BlueHDi 130 ch en boîte automatique. La gamme inclut également une version 100% électrique « E-Tense », de 136 ch et 320 km d’autonomie en cycle WLTP. Notre modèle était doté du bloc le plus puissant, le PureTech 155 ch.
Développant 155 ch à 5.500 tr/m, et un couple de 240 Nm à 1.750 tr/mn, ce moteur d’une cylindrée de seulement 1,2 litre est clairement survitaminé. Avec un 0 à 100 km abattue en 8,2 secondes, il se montre largement suffisant pour déplacer les 1,2 tonne de notre crossover. À la fois souple en ville et plein de ressources sur route, il offre de bonnes accélérations. En haut du compte-tours le moteur se fait clairement entendre, les bruits extérieurs sont néanmoins bien filtrés, aucune vibration n’est à déplorer, seul le Stop&Start peut devenir agaçant. Douce et discrète à allure modérée, la boîte de vitesse EAT8 à huit rapports offre un bon agrément général. Toutefois, si vous accélérez le rythme et ce malgré le mode Sport enclenché, il faudra passer les vitesses manuellement pour éviter quelques à-coups désagréables et une réactivité lente. On apprécie, dans ces conditions, les palettes fixes derrière le volant.
Chaussé de pneumatiques Michelin Primacy 4, notre DS 3 Crossback nous a séduit sur le plan du comportement routier. Son châssis peut encaisser sans problème de vifs changements de cap, avec une direction qui adapte parfaitement sa dureté tout en offrant un bon ressenti. Ferme sans trop l’être et malgré nos jantes de 18 pouces, le confort à bord reste préservé.
En échange de ses bonnes prouesses, le PureTech 155 se montre assez gourmand dès lors que l’on quitte le réseau secondaire. Une consommation qui jongle entre 5 et 6l /100 km sur voies rapides et entre 8 à 10l /100 km lorsque l’on mêle bouchons et agglomérations. Au final le PureTech de 130 ch devrait être un meilleur compromis, moins gourmand et muni de bonnes performances lui aussi.
Essai DS 3 Crossback : Budget
DS confirme une nouvelle fois son souhait de rivaliser avec la branche premium avec des tarifs haut placés, similaires à la concurrence allemande notamment. Disponible à partir de 24.900€ avec une finition d’accès peu valorisante, il faut monter en gamme pour disposer d’une version bien équipée. Le moteur PureTech 155 est disponible que sur les finitions hautes à partir de 35.800€, soit 1.500€ de plus que le PureTech 130. Ce dernier aura l’avantage d’être disponible sur l’ensemble de la gamme à partir de 27.900€.