Le Nissan Juke apparait comme un concurrent des Peugeot 207 ou Renault Clio, tout en affichant un look de « Mini-SUV ». Qu’apporte-t-il par rapport à une classique citadine ? Nous allons y répondre avec cet essai du Nissan Juke 1.5 dCi 110 Tekna.
Le Nissan Juke doit son design au concept Qazana présenté au salon de Genève 2009. Les designers se sont inspirés des voitures de rallye et des motos pour dessiner cette citadine. Le profil rappelle le style des coupés avec le vitrage latéral étroit et les poignées de portes arrière invisibles. Avec une garde au sol surélevée et sa ceinture de caisse haute l’esprit SUV se dégage également. A l’avant les projecteurs qui accueillent les feux de position et les clignotants sont très fins et disposés sur la moitié supérieure du capot. Les feux de route et de croisements sont montés à hauteur de la calandre et épousent une forme circulaire. Les feux arrière en boomerang rappellent un peu ceux de la 370Z. Neuf teintes sont proposées, dont trois nuances propres au Juke : Force Red, Haptic Bleue et Machine Brown. Cette citadine mesure 4,14 mètres, soit 11 cm de plus qu’une Renault Clio, mais qu’en est-il de l’espace intérieur ?
Comme pour l’extérieur Nissan a joué la carte de l’originalité en allant même jusqu’à intégrer des éléments de… moto ! C’est le cas pour la console centrale qui reprend la forme d’un réservoir de moto ou encore la visière qui coiffe les compteurs. Les assemblages sont bons mais les plastiques restent ordinaires. L’ensemble respire la modernité avec des éléments en aluminium brossé ou vernis. Une fois au poste de conduite, on remarque qu’on est assis haut et cela profite à la visibilité. On regrette que le volant ne soit pas réglable en profondeur. La commande boîte est bien placée et les sièges offrent un bon maintien latéral. L’ergonomie est bonne, seul reproche pour les véhicules équipés du système Intelligent Key, le bouton de démarrage est caché derrière le volant, et dans l’obscurité il n’est pas éclairé. Nous avons aimé le nouveau module de commande situé en dessous de l’écran GPS. Baptisé Nissan Dynamic Control System, il regroupe toutes les informations du véhicule, la climatisation, les différents modes de conduites… L’habitabilité du Juke est très réduite, à l’arrière l’accès aux places est difficile et deux adultes s’installeront, pas plus ! Le design a pris le dessus sur l’espace intérieur, c’est net. Le coffre n’offre que 251 litres de volume de chargement, c’est plutôt faible dans la catégorie. On retrouve tout de même des espaces de rangements pratiques, comme les deux fonds de coffre inférieurs. Le cache bagage est astucieusement accroché au hayon. On peut obtenir un plancher plat en rabattant la banquette 1/3-2/3 pour un volume atteignant 830 litres.
Le bloc quatre cylindres Diesel de 110 ch si bien connu équipait notre version d’essai. On apprécie son couple de 240 Nm mais les performances restent limitées. Et lorsqu’on le bouscule, il le fait savoir avec une sonorité bien présente ! Ne vous attendez donc pas à conduire un véhicule sportif malgré la ligne extérieure. Dommage de ne voir au catalogue que cet unique moteur Diesel. Il reste tout de même agréable pour un usage quotidien, et vous y gagnez à la pompe ! (voir chapitre « budget »). La boîte de vitesses manuelle livrée avec le dCi 110 comporte six vitesses avec un étagement court des rapports que l’on apprécie. L’avantage du Juke c’est sa tenue de route saine. Les ingénieurs ont réalisés un très bon travail, lors des enchaînements de virages on observe un très bon maintien, au profit toutefois de suspensions un peu trop fermes. Ce comportement routier nous donne presque envie d’essayer le 1.6 turbo essence de 190 ch, qui ne fait malheureusement que figure d’image puisque le cœur de gamme en Europe est bien évidemment le dCi 110. Nous n’avons pas été spécialement satisfaits du mode Sport, qui est censé modifier l’assistance de direction et la réponse de l’accélérateur. On ne s’en rend pas compte tellement c’est peu sensible. On est bien loin du mode DNA de chez Alfa Romeo ! En ville le Juke souffre d’un rayon de braquage un peu trop juste, dommage pour un véhicule de catégorie B. On se rattrapera avec une bonne visibilité dans l’ensemble. Le freinage et la direction ne souffrent d’aucun reproche.
Malgré un Cx médiocre de 0.35, le Juke 1.5 dCi 110 brille pour sa sobriété ! Sur route nous avons réalisé une moyenne de 4,6 l/100 km, et en agglomération 5,1 l/100 km, un très bon point ! Le mode « Eco » ne nous a pas vraiment satisfaits. En effectuant le même parcours plusieurs fois, nous avons constaté une hausse de la consommation d’environ 0,5 l/100 km avec le mode en marche ! Même si le Juke équipé du dCi 110 échappe au malus, les rejets de CO² restent supérieurs à la moyenne de la catégorie. Au niveau de la gamme, trois finitions sont proposées. Les tarifs débutent à 18 540€ avec le Juke Visia, qui comprend climatisation manuelle, système audio avec prise Jack, vitres électriques. Pour 1 450€ de plus la finition Acenta propose le régulateur de vitesse, la climatisation automatique, la prise USB, et le Bluetooth. Et enfin, notre modèle Tekna dispose en plus du GPS avec caméra de recul, du démarrage sans clé, de la sellerie cuir et sièges chauffants à l’avant, et des phares et essuie-glace automatique pour 22 290€. Autant dire que ces tarifs sont clairement au dessus de la concurrence, et proche au final d’un Qashqai. Notons que l’ESP est offert de série sur toute la gamme. Enfin, le Juke est disponible aussi en quatre roues motrices, mais malheureusement réservé au moteur turbo 190 ch…
Conclusion
La philosophie du Nissan Juke c’est tout simplement le fait de pouvoir rouler décalé. Cette citadine au design original et relativement bien équipée se démarque clairement de la concurrence, tout comme son prix… Dommage que l’habitabilité ne soit pas au rendez-vous, et qu’il n’y ait pas plus de choix côté motorisation diesel, car le plaisir de conduite est bien au rendez-vous.