Essai Infiniti Q60 2.0t : Présentation
Lancé en 2008 sous le nom d’Infiniti G37, le coupé premium japonais, décliné aussi en cabriolet a changé de nom en 2014. Dévoilé au salon de Détroit 2016, la seconde génération reprend le flambeau et s’offre une nouvelle identité ainsi que des équipements technologiques. Est-ce suffisant pour percer le segment dominé par les allemands ? Voyons ça tout de suite.
En plein essor notamment grâce au succès de sa berline Q50, la marque de luxe de Nissan renouvelle petit à petit sa gamme. Conçu sur la même plateforme que la berline et non plus sur celle de la Nissan 370Z, le Q60 est proposé aujourd’hui avec deux moteurs essence, un 2,0l Turbo de 211 ch en propulsion ou un V6 de 405 ch en transmission intégrale (Q60 S). Pour notre premier essai, nous avons opté pour la quatre cylindres qui devrait représenter une bonne partie des ventes. Au premier coup d’œil nous sommes réellement séduits par ses lignes à la fois fluides et tendues qui lui confèrent du dynamisme. Nous sommes bien en présence d’un coupé, avec des proportions homogènes (4,69 m de long), un toit fuyant et des petites vitres arrière découpées en arc. Qu’on se le dise le Q60 ne passe pas inaperçu, il sort du lot en matière de design tout en restant plus sobre qu’une Lexus RC. Quatre finitions sont proposées (Premium, Premium Tech/Sport, Sport Tech) mais malheureusement un seul type de jante est disponible sur notre modèle et deux sur les finitions Sport. Le catalogue des accessoires permet tout de même d’ajouter quelques éléments de style comme une grille de calandre noire ou un becquet en fibre de carbone, matière qui peut aussi recouvrir les coques de rétroviseurs, les feux antibrouillards ou les ouïes latérales.
Essai Infiniti Q60 2.0t : À bord
Pas de surprise en s’installant à bord, la planche de bord est identique à celle de la Q50. Une présentation sérieuse avec des matériaux de bonne facture, des assemblages sans reproche et une ambiance luxueuse. Mais comme pour les jantes, notre finition n’offre pas de choix de personnalisation intérieure, seulement deux couleurs de sellerie, blanc ou noir et un seul type d’insert décoratif en bois d’érable foncé. Le niveau Sport est un peu moins avare avec deux types d’insert, en fibre de carbone ou fibre optique argentée et trois teintes de sellerie, blanc, noir ou rouge. A l’avant, les sièges sont très confortables et offrent un bon maintien latéral, la position de conduite est facilement réglable, le volant est électrique. On apprécie également le repose genoux moussé sur la console centrale mais pas la ceinture, compliquée à régler, qui gêne au niveau du cou. Après un court temps d’adaptation, l’ergonomie est plutôt bien pensée. Certes, il y a beaucoup de boutons, mais ils permettent d’accéder rapidement à la fonction désirée, le sélecteur de mode de conduite ainsi que la commande de l’ESP sont à portée de main. Infiniti à fait le choix d’incorporer deux écrans sur la planche de bord, le premier de 7 pouces en partie supérieure affiche la carte de navigation, la température de la climatisation, la source audio sélectionnée, l’heure et diverses applications, le second de 8 pouces est tactile et regroupe toutes les fonctionnalités du véhicule. Réactif et simple d’utilisation, ce dernier permet de profiter pleinement de l’écran principal, cependant le contraste entre la dalle tactile, jugée moderne et le graphisme daté du GPS saute aux yeux. Derrière le volant en cuir à trois branches, des compte-tours à cerclages bleutés laissent paraître clairement les informations. L’accès et le démarrage du véhicule disposent de la fonction mains-libres, dommage que les rétroviseurs extérieurs ne se rabattent pas automatiquement à la fermeture.
Quand on parle de coupé on s’interroge toujours sur l’habitabilité arrière, avec qui peut-on voyager ? A bord du Q60, deux adultes peuvent prendre place sans problème, mais à une condition, ne pas être grands, car les 1,80 mètre toucheront la vitre arrière, qui au passage offre un gain de luminosité. L’espace aux jambes est correct, il y a de quoi poser ses boissons mais pas de quoi recharger son smartphone, aucune prise USB n’est disponible (sauf à l’avant). L’accès n’est pas des plus aisés, en raison des ceintures de sécurité avant, imposantes, et des deux étapes nécessaires à l’avancement des sièges, il faut replier manuellement le dossier puis appuyer sur un bouton pour qu’il s’avance. Avec ses 342 litres de chargement le coffre est de contenance moyenne mais si vous souhaitez diusposer de plus d’espace, il faudra sacrifier les deux places arrière car la banquette se replie en un seul tenant. Quelques petits rangements sont répartis dans l’habitacle, dont un porte-lunettes.
Essai Infiniti Q60 2.0t : Au volant
Si le précédent Q60 ne laissait pas le choix quant à sa motorisation, un unique V6 de 320 ch, aujourd’hui le constructeur japonais doit se plier aux taxes imposées aux acquéreurs en proposant un moteur moins gourmand. Facile à comprendre, puisque avec 210 g de Co²/km, le V6 de 405 ch réclame 10.000€ de malus… Présent également dans la compacte Q30 S, le 2,0 l turbo d’origine Mercedes développe 211 ch à 5.500 tr/mn et 350 Nm de couple entre 1.250 et 3.500 tr/mn. A la fois discret mais agréable à l’oreille à l’accélération il se montre très volontaire et offre de bonnes reprises grâce à son couple élevé disponible tôt, les 1,7 tonne se font vite oublier. La boîte de vitesses automatique à convertisseur de couple à sept vitesses est très agréable en conduite normale, avec des passages de rapports très discrets, mais malheureusement un peu lente lorsque l’on hausse le rythme, de plus les palettes au volant sont réservées aux finitions Sport. Reposant sur la plateforme de la Q50, ce coupé en reprend logiquement sa technologie comme la fameuse direction électronique sans liaison mécanique. Déjà découvert sur la berline, cet équipement nous avait séduit pour plusieurs raisons, d’une part il efface les retours désagréables de direction lorsque l’on emprunte une route dégradée, d’autre part la direction est extrêmement précise et directe. Les manœuvres sont facilitées et en courbe le train avant s’inscrit très précisément. Néanmoins, aucunement communicative, il manque bien évidement du feeling pour une conduite sportive. Un terrain où le Q60 ne met pas les pieds bien que son châssis soit sécurisant, avec un train arrière peu mobile, mais les performances, la boîte et le freinage qui manque de mordant ne vont pas dans ce sens. Nous avons surtout affaire à un coupé GT à l’amortissement très confortable, prêt à affronter les kilomètres sans fatigue. Pour plus de sportivité, il faudra donc opter pour la version V6 plus performante et dotée d’un freinage plus efficace. Reconduit lui aussi, l’assistant au maintien des distances offre un gain de sécurité supplémentaire en maintenant une distance avec la voiture qui vous précède même lorsqu’elle s’arrête, actionnant ainsi un freinage automatique. Accouplé à l’assistant au maintien dans la voie, il rend la Q60 presque autonome.
Essai Infiniti Q60 2.0t : Budget
Le nouveau coupé signé Infiniti débute ses tarifs à partir de 44.390€ avec le 2,0 l Turbo accompagné d’un malus de 2.153€ (156 g/km de CO²). Notre finition Premium Tech réclame 50.890€ quant à la version V6 il faut débourser 56.950€ (Sport) et 10.000€ de malus. Par rapport à la concurrence, ces tarifs sont placés en haut du segment, mais en contre-partie la dotation en équipements est riche et les options peuvent, ici, se compter sur les doigts d’une main. Ainsi notre version était dotée du Pack direction (1.000€), de la navigation (2.450€) et du toit ouvrant (1.100€). Enfin, en terme de passages à la pompe, notre Q60 ne s’est pas montré trop gourmand sur route avec des consommations moyennes entre 6 et 7 l/100 km avec en prime un réservoir de 80 litres. En agglomération, il faut bien sûr tabler sur une moyenne de 10 l/100 km.