Vous connaissez bien sûr les étiquettes de diagnostique des performances énergétiques que l’on retrouve sur les appareils électroménagers ? A la fin de l’année, les pneus des véhicules lourds et de tourisme à l’exception des 4×4 offroad en seront aussi équipés. Chaque pneumatique devra ainsi être doté d’une étiquette indiquant au consommateur trois informations principales.
La première concerne l’efficacité du produit en terme d’économie de carburant, autrement dit la résistance au roulement. Plus la valeur de l’indice est faible et plus la voiture avancera facilement et consommera donc moins d’énergie.
Les données sont classifiées de A à G, du meilleur au moins bon. Pour mieux comprendre cette évaluation, l’économie réalisé en moyenne si l’on détient un pneu A par rapport à un pneu G est de 0,5l de carburant en moins tous les 100 km, soit 80l par an pour un conducteur effectuant 15 000 km dans l’année.
Même principe de graduation pour la deuxième indication, avec comme critère l’efficacité du freinage sur sol mouillé. Les tests consistent à réaliser un freinage en ligne droite de 80 à 20 km/h avec un véhicule dans des conditions normalisées (température, hauteur d’eau), et de comparer les résultats à ceux d’un pneu « étalon ». Pour vous donner une idée, 18 mètres d’arrêt séparent la catégorie G de la A.
Dans les deux cas, la lettre D n’est que virtuelle puisqu’aucun pneumatique n’en sera attribué, cette classe vide permet de mettre plus en avant la différence entre les catégories hautes et basses. La lettre G quand à elle devrait se faire plutôt rare pour la résistance au roulement, et sera inexistante pour l’efficacité du freinage car l’Europe oblige les manufacturiers à avoir un seuil minimum équivalent à la lettre F.
Enfin, le dernier point abordé est celui du niveau sonore engendré par le bruit des pneus perçu à l’extérieur. Celui-ci se mesure en décibel à une vitesse de 80 km/h. Trois ondes peuvent être schématisées sur l’étiquette, avec jusqu’à 3 dB d’écart entre elles. La troisième onde correspond au seuil maximal autorisé jusqu’à 2016.
L’ensemble des tests sont réalisés en interne par les fabricants, mais uniquement sur des pneumatiques neufs. Il peut donc y avoir des écarts en fonction de la durée de vie. Les distributeurs de pneumatiques seront dans l’obligation de communiquer sur ce sujet et d’être formés pour répondre aux questions des consommateurs. Les factures devront également faire figurer la fameuse étiquette. Les constructeurs automobile n’auront en revanche aucune obligation d’affichage pour leur véhicules.
Après vous avoir détaillé cette nouvelle étiquette il reste une interrogation : les conducteurs seront-ils intéressés par cette nouvelle législation ?
La réponse semble être «Oui, mais en partie».
Si l’on pose la question aux particuliers comme aux entreprises qui gèrent des flottes, les trois critères principaux qui ressortent à chaque fois lors de l’achat de pneus sont dans l’ordre : la sécurité, la longévité, et l’économie de carburant. On constate que le deuxième point n’est malheureusement pas inscrit au programme de cette nouvelle législation.
De plus il est important de signaler que les mesures ne représentent pas l’intégralité des caractéristiques du pneu. Par exemple un modèle classé A pour son efficacité au freinage sur route mouillée peut se montrer bien moins efficient en virage… C’est aussi le cas pour les décibels qui peuvent varier selon le type de chaussée.
Cette nouvelle législation accompagne le consommateur en mettant en avant les pneumatiques les plus efficaces, mais ne répond pas à toutes les demandes. Un manufacturier qui propose un pneumatique AA ne respecte pas forcément à 100% tous les critères. Michelin qui est le premier à communiquer sur ce sujet souhaite aller au delà de cet étiquetage en mettant l’accent sur les bonnes performances antagonistes de ses pneumatiques. En attendant, la marque au Bibendum annoncera ces premiers résultats à la fin du mois.