Essai Ford Focus RS 2016 : Présentation
Depuis toujours, Ford propose une version sport sur ses berlines compactes, une tradition qui n’échappe pas à la règle sur la dernière génération de Focus. Cette nouvelle version semble prometteuse sur le papier, 350 ch, transmission intégrale, 0 à 100 km/h en 4,7 secondes… mais les chiffres ne reflètent pas tout. Est-elle plutôt fun à conduire ou aseptisée, polyvalente ou raide comme du bois ? Nous avons vérifié cela.
Lancée en 2011, la Focus de troisième génération s’est d’abord déclinée en version ST, une variante dynamique qui a su séduire de nombreux acheteurs. Deux ans avant le renouvellement de la compacte, la tant attendue RS est enfin arrivée. Facilement identifiable grâce à ses attributs spécifiques, elle n’en fait cependant pas trop comme par exemple une célèbre Honda Civic Type R mais sait tout de même se faire remarquer. Boucliers élargies, grandes ouvertures, ailes musclées, diffuseur arrière avec double sortie d’échappement, aileron… un beau panel qui se termine avec des jantes de 19 pouces reposants sur des pneumatiques Michelin Pilot Super Sport. Notre modèle disposait des étriers de frein bleus et des vitres arrière surteintées facturés respectivement en option 170 et 150€. Des jantes noires sont aussi proposées au catalogue entre 400 et 2.000€, néanmoins, seulement cinq teintes de carrosserie à dominance foncée sont au choix, deux gris, un noir, un blanc et un bleu. Malgré la présence des quatre portes, cette nouvelle Focus RS a fier allure, plus sobre que la précédente génération, elle annonce tout de même la couleur.
Essai Ford Focus RS 2016 : À bord
La Focus RS reprend la planche de bord de la ST, pas de surprise donc en ouvrant la portière. La présentation est sobre, un peu trop même ? Et mêle des matériaux de bonne qualité à des assemblages sans défaut. On retrouve l’affichage de la pression du turbo et de l’huile ainsi que la température d’huile au dessus du tableau de bord. Des surpiqûres bleues sont présentes sur la sellerie, le volant à méplat avec sigle RS et les soufflets du levier de vitesse et du frein à main.
À l’usage, la position de conduite est excellente, les sièges Recaro offrent un très bon maintien latéral mais n’accueilleront pas tous les gabarits. Un autre modèle de siège Recaro est proposé en option à 1.700€ pour contrer ce défaut. L’ergonomie ne souffre pas la critique et le système multimédia Sync 2 apparaît toujours simple et pratique à utiliser. Seul un détail nous a dérangé, l’affichage du compteur de vitesse est peu lisible, heureusement il est possible d’afficher le km/h en via l’ordinateur de bord. Sans atteindre le niveau de certaines rivales, la liste des équipements recense tout le nécessaire, avec les sièges et le volant chauffants, le toit ouvrant, la caméra de recul, l’accès et le démarrage sans clef, la surveillance des angles morts, le freinage d’urgence, ou l’aide au démarrage en côte.
Commercialisée uniquement en version cinq portes, la Focus RS offre une meilleure habitabilité aux places arrière. C’est en revanche le coffre qui perd en capacité en raison de l’implantation de la transmission intégrale. Son volume passe de 363 à 260 litres et de 1.148 à 1.040 litres en configuration deux places.
Essai Ford Focus RS 2016 : Au volant
Passé le tour du propriétaire, attaquons nous au plus intéressant, la conduite. Comme énuméré en introduction, la Focus RS de troisième génération (mk3) change de motorisation et de transmission. Rappelez vous, l’ancien modèle était animé par un cinq cylindres turbo de 305 ch d’origine Volvo en simple traction. Cette fois-ci les ingénieurs ont changé radicalement le cahier des charges en adoptant pour une transmission intégrale, assez particulière. En effet, ici, 70% de la puissance peut-être envoyée à l’arrière et l’intégralité peut-être transmis sur la roue extérieure du virage. Côté moteur, la compacte reprend le bloc quatre cylindres turbo 2,3l EcoBoost 317 ch issu de la Mustang, amélioré pour l’occasion il affiche 350 ch à tr/mn et un couple de 440 Nm entre 2.200 et 4.500 tr/mn, porté à 470 Nm avec overboost. Premier constat, le couple et la puissance sont présents sur une très grande plage d’utilisation. Il n’est pas nécessaire de venir chercher la zone rouge, ça reprend facilement sans broncher sur un filet de gaz, même en sixième rapport. Très souple, cette mécanique permet ainsi de rouler paisiblement et d’offrir de belles accélérations, le confort typé ferme est acceptable au quotidien, on note juste quelques trépidations désagréables selon le type de route. La sonorité, pas trop présente sur autoroute, devient vite agréable à entendre lors des phases d’accélération, le mode sport hausse par ailleurs le ton, avec un système de clapet au niveau de l’échappement. Une sonorité qui manque malheureusement à bord de la Mustang. Dépourvue de boîte à double embrayage, la Focus RS dispose d’une boîte mécanique, un retour au source sans difficulté tant cette boîte, aux débattements fermes, est agréable à manier, elle dispose tout de même de la fonction Launch Control pour les départs rapides ! Mais ce qui se remarque tout de suite, c’est l’absence de remontée de motricité dans le volant, comme dans l’ancien modèle. La direction est par ailleurs communicante et le freinage, muni d’étriers à quatre pistons sur des disques de 366 mm à l’avant, efficace et endurant. Quatre modes de conduite, normal, sport, circuit et drift sont activables grâce à un bouton à portée de main. Pour faire simple, la Focus RS est très efficace mais surtout très plaisante à conduire. Le train avant, très incisif se place à merveille en courbe et l’arrière, un peu mobile autorise quelques dérives sympathiques tout en restant bien guidé. Que ce soit en mode normal ou sport, on s’amuse au volant de cette sportive, un vrai régal ! De quoi satisfaire tous les types de conducteur, d’autant plus que l’ESP est paramétrable, normal et sport, ou désactivable. À l’inverse, le mode circuit, réservé aux pistes très lisses en raison du raffermissement de 40% de l’amortissement, gomme les mouvements de caisse pour de meilleures performances pour le chrono. Enfin, le mode Drift, comme son nom l’indique annule les aides à la conduite et entraîne toute la puissance aux roues arrière pour réaliser des figures et de la fumée ! Le constat est sans appel, cette Focus RS n’est pas une GTI embourgeoisée, mais une véritable sportive, bravo !
Essai Ford Focus RS 2016 : Budget
La Ford Focus RS 2016 est commercialisée à partir de 39.600€ auquel il faut ajouter un malus de 2.200€. Même avec quelques centaines d’euros en plus pour les options, elle offre un rapport prix/performances très intéressant.